jeudi 30 juillet 2015

Bilan 2015

Alors, cette navigation 2015 ???

1400 nautiques en 3 mois et 140 heures de moteur
53 étapes (mouillages et ports)

Les points forts
  • Des paysages magnifiques, des mouillages superbes
  • Des rencontres sympathiques.
  • Beaucoup d’animaux marins rencontrés.
  • Un bateau grosso modo en forme, en particulier le nouveau génois a donné toute satisfaction. Mais nous avons eu trop peu l’occasion de mettre un spi.
  • Des marinas et mouillages organisés de plus en plus nombreux, en particulier dans les Hébrides extérieures

Les points faibles
  • La météo : de très nombreux coups de vent tout au long de l’été, et un grand manque de soleil; Les Écossais parlent d’un record de 40 ans…
  • Deux pannes gênantes sur le bateau : une batterie morte après 2 ans de fonctionnement et une corrosion fatale du renvoi d’angle du guindeau qui a nécessité le remplacement de la pièce (Merci au SAV Fora marine).
  • Le taux de conversation livre / euro très défavorable.
  • L’Ecosse n’est plus une destination aussi aventureuse. Les mouillages organisés tendent à remplacer les zones de mouillage à l'ancre (Tobermory par ex) mais elle est aussi plus chère (15£ la bouée à Plockton !).


C’est toujours l’été… quelquefois frais et mouillé !

Lundi 27 juillet, nous sommes allés visiter le château de Rothesay (en ruine mais bien présenté et très instructif) en attendant que le vent diminue… Mais pas trop ! Car après le coup de vent, il n’y aura plus de vent. Nous profitons donc de son dernier souffle pour rejoindre l’île de Arran et son mouillage de Lamlash.
Lamlash sur Arran
Les 3 premières heures sont sympa. La dernière avec un vent tombé à 15 nœuds dans une mer fort agitée, un peu moins ! Nous choisissons pour cette première nuit un mouillage au pied de Holy Island qui nous protège mieux de la houle d’Est. Et le lendemain, le mouillage est tranquille : nous pouvons nous approcher du village de Lamlash et des transports en commun de l’île. Tour en bus tant qu’il pleut, ballades dès que c’est possible et escalade du point haut de l’île, Goat Fell à 874 m : nous passons un agréable moment… Même sous une courte averse de grêle là-haut… Mais c’est la fin de notre navigation pour 2015.
Grêle en haut du Goatfell à 874 m

Jeudi nous traversons l’estuaire de la Clyde (au moteur car le vent est toujours aux abonnés absents) pour rejoindre la marina de Troon, où aura lieu la relève de l’équipage samedi.

dimanche 26 juillet 2015

Un petit morceau d’été dans la Clyde !

Vendredi 24 juillet, après une attente un peu longue pour obtenir l’éclusage qui nous a libéré, nous avons rejoint la marina de Tarbert… 11 nautiques plus au Sud. Pas de vent, mais du soleil : autant en profiter à terre ! Nous avons eu le temps de voir un troupeau de marsouins : sympa. Et le lendemain, nous avons profité d’un vent faible et capricieux mais bien placé pour admirer le « kyle » de Bute, un cheminement relativement étroit entre deux rives magnifiques au Nord de l’île de Bute. Le soleil ne gâte rien, et c’est un autre monde auquel nous nous ré-habituons : les paysages sont beaucoup plus doux, les terres beaucoup plus habitées et les plans d’eau beaucoup plus fréquentés !
Les mouillages que nous avons visités ne convenant pas pour nous protéger des vents d’Est annoncés, nous avons donc rejoint le port principal de l’île Bute, Rothesay. Comme pour Tarbert, il s’agit d’un port naturel et utilisé depuis l’Antiquité, mais largement « arrangé » par les constructions humaines. Il reste qu’on s’y sent bien, et que les ballades sont dans les deux cas très intéressantes. Les manœuvres des ferries, la visite du dernier bateau à aubes et à vapeur ajoutent de l’animation, de même que les fermetures régulières  d’accès au port ou la passerelle dont il faut demander l’ouverture pour se glisser dans un carré de 50 m sur 50 m entouré de quais, avec « quelques » autres bateaux ! Le coup de vent annoncé prend du retard, mais nous profitons de l’île…


jeudi 23 juillet 2015

Une belle navigation pour quitter la région, et le canal de Crinan

Mardi 21 juillet a été une belle journée… après une nuit agitée. Agitée et courte, puisque pour entrer dans le canal de Crinan, il nous fallait passer le Dorus Mor (un cap avec des courants qui peuvent atteindre 8 nœuds) avant 13 heures, à environ 30 nautiques de Lochaline. Le petit matin était toujours couvert, mais lumineux et le vent s’était assagi. Après quelques squalls (rafales dûes à des vents catabatiques) sous le vent de l’île de Mull nous avons même enlevé le ris. Nous avons vu des phoques à plusieurs reprises et même une loutre. Nous avons admiré les marmites créées par le courant (à 5 nœuds lors de notre passage…) dans le Sound de Luing. Et une demi-heure avant d’entrer dans le canal, le vent est tombé, nous laissant effectuer tranquillement nos manœuvres d’attente puis l’entrée dans le canal. C’est toujours la première écluse la plus difficile à prendre : les pare-battage ne sont pas là où il le faudrait, les amarres choisies ne sont pas adaptées… Avec un peu de rodage, c’est même amusant ! D’autant que si le prix du passage par le canal a augmenté, des étudiants (tes) assurent le maniement de toutes les écluses : facile ! A 14h00, nous avions passé  écluses et nous accordions un apéro-déjeuner-sieste. Une ballade sur les hauteurs pour saluer la partie Nord-Ouest de l’Ecosse que nous quittions en prenant le canal nous a donné un peu de spleen : certes, nous n’avons pas eu les conditions météo que nous aurions souhaitées, mais la région reste magnifique…
Mercredi et jeudi, nous avons pris notre temps dans le canal : 3 heures de navigation et 7 écluses au maximun ! 
Nous attaquerons demain la dernière partie de notre croisière, dans la Clyde où nous confierons le bateau à nos enfants.

Les hirondelles sur notre amarre




Juste pour donner un coup de main


lundi 20 juillet 2015

trajet : explication

Pour ceux qui trouvent que la carte devient un peu brouillonne, j'ai mis le trajet retour de Storneway en rouge.
Pour rêver, quelques photos prises avec l'Ipad.
Scalpay
Le sound of Sleat
Plockton

"Unsettled conditions and cyclonic winds"

Effectivement, après une nuit bien « aérée » à Plockton, nous avons pu prendre le train qui passe à 200 m de notre bateau vendredi. Nous avions trouvé la veille l’endroit idéal pour laisser l’annexe et rejoindre la plateforme. Celle-ci faisait bien 30 mètres de long : l’arrêt n’y est marqué que lorsqu’il est sollicité, ce que nous avons fait avec des gestes du bras amples. Le contrôleur était tout étonné de voir demander cet arrêt, où personne ne s’arrête d’habitude ! Cela nous a permis de faire une marche dans un parc immense, à 30 minutes de tortillard plus loin sur les rives du Loch Carron. La journée était aussi bien ventée, mais dès que nous nous mettions à l’abri du vent, les midges (insectes volants de moins de 2 mm de long) se ruaient sur nous pour nous manger… Nous sommes donc restés dans le vent…
Plockton au mouillage
Avec les prévisions météo que nous avions, notre plan était de lever l’ancre samedi… Mais les prévisions ont changé ! En fait, le centre des zones de basse pression sont si proches de nous que les météorologistes n’arrivent pas à prédire les vents que nous aurons. Ils émettent 4 bulletins par jour, qui sont tous différents et incohérents avec le précédent en soulignant à chaque fois les « unsettled conditions ». Comme le dit Daniel, ils prévoient le temps présent… et samedi, ça soufflait dans le mouillage et nous sommes restés calfeutrés… jusqu’à 19 heures, où d’un seul coup d’un seul tout s’est calmé !
Dimanche 19 juillet, nous avons enfin pu quitter notre mouillage (vers 7h30 car nous nous sentions des ailes) avec une prévision de « vents cycloniques » : de direction indéterminée. Et effectivement, nous avons navigué dans toutes les configurations entre le vent arrière et le près, pour un même cap.
Couleur Écosse
Le Volvo aussi a été utile... Fatiguant sur une navigation de 12 heures, mais sec avec un peu de soleil, et donc plaisant tout de même, avec deux petits lieus en bout de ligne de pêche et de nombreux phoques et oiseaux dans la ligne de visée.
Le Sound of Sleat
La navigation se fait sur le thème de l'écrivain Gavin Maxwell qui a écrit "The ring of bright water". Après avoir visité l'île de Soay (très beau mouillage au nord de l'île) au début juillet où Gavin Maxwell avait monté une fabrique d'huile à partir des requins pèlerins, nous revisitons son parcours autour de Skye avec le phare de Kyle Akin qu'il a occupé à la fin de vie en 1968 et sa maison de Camusfearna où il vivait avec ses loutres (en fait Sandaig dans le sound of Sleat). 
Tobermorry
La Pointe de Ardnamurchan nous a un peu secoués, mais de façon raisonnable. Et c’est donc avec plaisir que nous avons pris un corps mort à Tobermory vers 19h30. C’est le mois de juillet, même si ce n’est pas vraiment l’été, et le port est bien plus fréquenté que lors de notre passage en juin. Mais notre petit coin contre la rive nous plaît bien.
Le temps de faire les pleins mardi matin, et nous voilà repartis lundi avec de grandes ambitions. Mais après 3 heures et demie de virements de bord dans le Sound of Mull (1 nautique d’un côté, 2 nautiques de l’autre) en compétition avec deux autres voiliers et avec des vents variant entre 10 et 28 nœuds, l’installation d’une bruine tenace brise notre élan. Nous nous dirigeons vers le Loch Aline et sa petite marina attendre des jours meilleurs… Demain ?
La marina de Loch Aline


jeudi 16 juillet 2015

Plockton

Ce mercredi matin ressemble aux matins précédents : vent nul, mer d’huile et donc navigation au moteur. Mais tout est différent : le soleil est présent ! Il y a aussi quelques nuages, mais nous ne sommes pas regardants. Nous longeons les côtes de Skye et de Raasay : magnifiques ! 
Quelques marsouins, dont un vient souffler à 2 mètres du bateau, puis nous méprise, comme d’habitude, et des phoques à plusieurs reprises. Et aussi des couples d’oiseaux, guillemots et pingouins torda, parent et enfant, avec des cris échangés inhabituels à notre approche : l’apprentissage en route ! Et toujours du soleil lors de notre prise de corps mort vers 14h00 à Plockton, dans un « décor » superbe… La configuration des lieux plaît au skipper : nous devrions être bien abrités du vent d’Est… Jeudi : toujours pas de vent, mais ce n’est pas grave, nous allons visiter les lieux, et il y a du soleil. Une superbe balade, une vue magnifique sur les environs, Skye, et même les Hébrides extérieures dans le lointain. Et nous apercevons même 2 loutres… d’un peu loin. Notre nuit sera donc un peu agitée… mais nous espérons prendre le tortillard qui passe à 200 m du bateau demain. En attendant, nous partons chercher une connexion WiFi : peut-être la bibliothèque car celle du bar qu’on nous a proposée hier soir était tellement sollicitée que nous n’avons rien pu en faire…




Portree

Portree, sur Skye, n’a pas la réputation d’un bon abri... Même si c’est le port principal de l’île. Mais en cette absence prolongée de vent… Autant en profiter. 2 heures de traversée au moteur nous y ont amené mardi 14 juillet. 14 juillet, mais toujours une journée grise.
 Le bon côté des choses, c’est que sur une mer plate, nous continuons à voir de nombreux animaux : phoques, dauphins. Au point que des phoques qui tournaient autour de notre ligne nous ont inquiété : et si nous en pêchions un ? Inquiétude stérile, nous n’avons pris ni phoque ni poisson. Portree était bien triste lors de notre arrivée, mais quelques rayons de soleil ont arrangé les choses dans la soirée. Le temps de faire quelques projets pour le lendemain sur l’île, et nous apprenons que le prochain coup de vent viendra de l’Est. Donc, pas de visite : nous lèverons l’ancre demain… En attendant nous retrouvons un skipper rencontré à Stornoway et goûtons la cuisine indienne version Skye.
Le port de Portree sur Skye

Rona

Lundi, Daniel a pris le temps de re-fixer le pied de l’éolienne avant de lever l’ancre. Il faut dire que si le panneau solaire est souvent au chômage technique cette année, l’éolienne travaille ! Elle n’est pas aussi efficace, mais… Le vent étant nul, la mer d’huile, le temps gris, nous avons filé au moteur dans un paysage sans couleurs, tout en nuances de gris… Et de nouveau, avons eu la chance d’entrer dans le mouillage principal de l’île de Rona (Acarseid Mhor) avec un tout petit rayon de soleil. 
Acarseid Mhor dans Rona
Deux habitants à l’année sur l’île, qui vivent en partie grâce aux plaisanciers. Ils entretiennent les quelques chemins, un ponton et des installations sanitaires, élèvent des moutons… Ils vendent en particulier de la viande de cerf qui s’élèvent seuls sur l’île et qu’ils tuent et congèlent, du poisson et autres crustacés. En tout cas, le cerf est délicieux. Et notre ballade pour aller visiter une grotte dans laquelle les habitants allaient il y a un siècle assister à la messe très sympa et presque sèche. Sauf bien sûr, côté pieds : les bruits de baisers bien baveux à chaque fois que nous sortions nos bottes d’une ornière étaient retentissants ! 

Loch Gairloch

Dimanche 12 juillet, nous quittions les Hébrides extérieures pour retrouver le « mainland » écossais. 38 nautiques avec un vent très capricieux pour cause de grains, mais sympa. Et le Minch, portion de mer correspondante, qui peut s’agiter violemment car le sol est très inégal est resté « relativement » calme. Daniel pense avoir vu un autre rorqual, mais un peu loin ??? En revanche, ce qui est certain c’est qu’en passant au large des îles Shiant nous avons retrouvé une densité d’oiseaux importante. Notre arrivée à Gairloch après une autre journée grise s’est faite sous un petit rayon de soleil. Et comme le mouillage est magnifique… Belle promenade et ambiance au bar chaleureuse…
Gairloch
Après notre séjour aux Hébrides extérieures, nous avons eu l’impression de retrouver des paysages moins rudes et, en ce dimanche après-midi, un noyau d’activité humaine : il y  même des arbres ! Nous ne nous étions même pas aperçu que cela nous manquait !
On ne tond pas les brebis ????

Une semaine de temps maussade et… une journée de soleil !

Nos deux journées à Scalpay ont été bien arrosées et ventées. Mais l’abri est excellent : nous n’avions inquiétude quant à la tenue de l’ancre et avons pu nous promener sur l’île jeudi pendant les quelques heures sèches de la journée, et poursuivre en bus et sous la pluie battante notre visite du Sud de Harris et de son chenal vendredi. 
North Harbour /Scalpay
Une précision : si nous avons pu profiter de quelques heures sèches, le terrain est toujours détrempé. Conclusion : nous partons maintenant marcher avec une paire de chaussures de marche pour les rares portions de chemins aménagés et une paire de bottes pour les terrains collants, comme on dit à Longchamp. Le sac est plus lourd, mais les pieds restent au sec, et on réduit le temps de marche en bottes, très fatigant. 

vendredi 10 juillet 2015

Scalpay

Nous avons quitté Stornoway avec le beau temps hier sous Spi pour terminer sous trinquette et finalement moteur pour arriver dans l'île de Scalpay.
Superbe mouillage bien protégé et belles balades sur l'Île.
On attends encore un coup de vent de sud demain avec des rafales à plus de 30 kts. Nous attendons donc pour gagner le nord de Skye et poursuivre notre navigation.

mercredi 8 juillet 2015

Stornoway, suite

Bon, en fait, nous avons un vent de force 7 dès mardi… Nous avons quand même été voir la pointe extrême Nord Ouest de l’archipel mardi, et sous la pluie battante avons été trempés. Et mercredi matin il a bien fallu remettre les chaussures de marche qui n’avaient pas séché pour aller voir de « vieilles pierres » : cercles de pierres levées de 5000 ans et dun de 2000 ans. Sympa.
Côté ponton, c’est encore plus sympa : rencontre avec 2 équipages français, dont Sébastien Roubinet qui part pour le Groenland, avec un équipage britannique que nous avons croisé dans un loch des Hébrides extérieures, et avec un équipage allemand que nous avions rencontré… à Loctudy !
Et nous avons la date du prochain coup de vent : dans la nuit de vendredi à samedi… Nous allons étudier de près nos prochains mouillages : Scalpay ?
La marina de Stornoway

lundi 6 juillet 2015

Stornoway : l’objectif de cette année de navigation

Lundi 6 juillet, il ne nous reste plus que 10 nautiques à parcourir pour rejoindre Stornoway ; Toujours pas de vent, mais un grand soleil… Nous nous glissons le plus discrètement possible entre les îlots pour sortir de notre refuge, et tentons de pêcher, sans succès (présence de fermes d’élevage de saumons ??). Le vent du Sud se lève enfin, et nous longeons de près le bout de côte vers Stornoway, sous génois seul : calme garanti. Un grand labbe juge visiblement que nous sommes trop près, car il effectue des vols d’intimidation autour du bateau rayon de 10 à 50 mètres) pendant un bon quart d’heure ! 
Attention le grand labbe...
L’observer à l’abri sous notre mât est vraiment sympa. C’est donc sous un grand soleil que nous nous amarrons à la marina de Stornoway. Et avant même d’atteindre le bureau du capitaine du port, nous tombons sur 2 homards, tout juste cuits, qui nous permettrons de fêter notre arrivée et la météo plus favorable !
Reste à décider des lieux que nous visiterons sur l’île de Lewis et à étudier les horaires des bus pour nous y rendre demain…
En filets ou en darnes ?

Soleil, calme, et animaux

Le coup de vent est passé, et… les prévisions météo n’en annoncent pas d’autres dans le futur prévisible ! C’est la première fois que cela nous arrive depuis notre départ fin avril !! Nous fêterons cet évènement à Stornoway.
La météo prévoit du vent de Sud : il pourrait peut-être nous pousser vers Stornoway, et au spi ? En fait dimanche matin, tout est d’un calme olympien, et nous osons à peine respirer pour ne pas troubler la surface de l’eau… C’est donc au moteur que nous partons. Autant en profiter pour faire un détour par les îles Shiant. Elles ont mauvaise réputation dans des conditions météo défavorables : c’est l’occasion ! Sur la mer belle nous avons la chance de croiser ce que nous jugeons être un rorqual commun et son petit : super ! Il est vrai qu’ en nous approchant des îles nous voyons se former des tourbillons et autres agitations surprenantes. Le courant augmente, mais il nous est favorable. Nous apercevons un marsouin et de nombreux oiseaux de mer de toutes espèces, dont des macareux. Un corps mort a été récemment mouillé devant la plus grande des îles : il est disponible et nous le prenons le temps d’un casse-croûte. Deux petits phoques nous saluent. Le lieu est imposant : falaises de 100m de haut, dans une atmosphère grise et avec un bruit de vagues sur les galets incessant. Des milliers d’oiseaux marins nichent ici. Les macareux, guillemots de troïl, pingouin torda forment des essaims. Les pétrels fulmar, grands labbes et fous de Bassan sont un peu plus discrets. Avec des images plein les yeux, et après une averse orageuse nous voilà repartis. Images plein les yeux, mais pas dans l'appareil photo : il vient de rendre l'âme... Nous en avons bien un automatique, mais qui pour les gros plans et les oiseaux ne donnera rien : bouh-ou-ouh !
Nous croisons encore des marsouins, mais le temps se fait long au moteur : nous décidons de passer la nuit dans un mouillage au Sud de Stornoway, dans le Loch Mariveg. Nous posons notre ancre dans la « Witches’ pool » à 15h00. Une sieste et nous jugeons que ce mouillage, magnifique mais perdu ne nous permettra pas de nous dégourdir les jambes. Nous relevons l’ancre pour rejoindre une crique à quelques centaines de mètres en louvoyant entre les îlots et les rochers. Au pied du hameau de Mariveg, il y a plus d’espace et une route qui nous permet d’admirer le paysage de haut. La nuit est parfaitement calme, et nous permet de nous remettre de cette grande journée !
Loch Marvig sur Lewis
Petit matin sur le Loch
Des effets de miroir étonnants
Pikourous au mouillage dans le Loch Marvig

Une journée estivale à Loch Scadabay… mais pas deux !

Pas de vent en ce vendredi 3 juillet lorsque nous quittons le Loch Rodel, il règne même un calme absolu. Et le soleil se montre ! Notre navigation se fait au moteur mais sous le SOLEIL ! 
Les couleurs sont superbes
Des phoques nous surveillent régulièrement sur notre trajet, et nous apercevons un marsouin : nage tranquille et mépris pour les navires voisins… Après la sortie attentive de Loch Rodel, c’est une entrée attentive qui nous permet de rentrer dans le mouillage que nous nous sommes choisi à Loch Scadabay : un chenal étroit et encombré de quelques cailloux débouche sur un petit bassin-écrin. Et sous le soleil, c’est non seulement beau, mais accueillant ! L’espace est restreint et un bateau britannique est mouillé lorsque nous arrivons vers 10h15. Une première tentative de mouillage échoue : la vase est très molle et l’ancre n’y accroche pas. Mais le navire britannique s’apprête à lever l’ancre : nous prenons sa place et l’ancre s’y accroche solidement. Et nous tenons notre première journée d’été ! Ballade, rencontre avec les quelques riverains… et leurs chiens dont un qui va jusqu’à lécher le fond de notre gamelle de pique-nique ! Un tour de loch d’eau douce (sans nous perdre), un repérage d’autre mouillage sur des lochs (d’eau salée…) voisins, la visite d’une exposition sur le tweed qui est une industrie locale ancienne (mais hors de prix pour nous), et un apéro avec l’équipage d’un voilier qui a rejoint le mouillage pendant notre absence, Sara, John et leur chien Fred. Une journée parfaite, en somme.
Entrée plus qu'attentive dans le Loch Scadabay
Loch Scadabay : le bateau se pose dans la boue à marée basse
Les environs de Loch Scadabay et la "Golden road"
Le lendemain voit comme prévu s’installer un coup de vent. Nous l’attendons de pied ferme : Daniel a même installé le tourmentin à l’arrière du bateau en guise de tape-cul, mais c’est à peine utile car nous sommes vraiment bien protégés (du vent, pas de la pluie). La pluie diminue vers 13h00 et nous prenons l’annexe puis le bus pour visiter les alentours et le village de Loch Tarbert qui donne à l’île de Lewis / Harris sa taille de guêpe et permettait aux vikings de transporter leurs bateaux d’un côté à l’autre. Comme souvent, la ville n’a pas grand intérêt, mais nous permet d’avoir via Internet une vue sur la météo des jours à venir, et le trajet du bus sur la « golden road » est magnifique. Cette route traverse des paysages « montagneux » et tout en loch à la fois, changeants… Et un nouvel apéro avec nos voisins nous permet de finir de nous apprivoiser et de lancer des invitations !

Toujours gris et humide…

Jeudi 2 juillet, nous quittons Loch Maddy après 16h00 de façon à arriver près de la marée haute à Loch Rodel sur l’île de Harris. La navigation est courte mais sympa, au portant, et nous permet de voir à plusieurs reprises des dauphins, avec deux troupeaux qui viennent jouer autour de nous. Le mouillage de Loch Rodel est très particulier : Deux ilôts et la côte de Harris créent une grande piscine à 3 ouvertures. Une seule entrée est relativement confortable, et à marée haute car il y a un seuil. A l’intérieur au contraire, le bassin est profond et il est difficile de s’y ancrer. Mais l’État écossais a installé 3 corps morts, et nous nous amarrons sur l’un d’eux.
Rodel sur Harris : la perche indique 3,4m d'eau à marée haute
Le mouillage forme comme un écrin, et contient un tout petit port qui assèche et un hôtel. Un phoque nous rend visite. Il serait donc aisé de débarquer et la campagne avoisinante permet des marches. Mais nous y entrons sous les nuages, en fait, dans les nuages : tout est gris, y compris l’hôtel, on ne voit pas âme qui vive : c’est un peu oppressant. La nuit sera calme, mais nous attendons du vent fort d’Est pour la nuit suivante, et même si cet abri a bonne réputation, l’une des ouvertures donne sur l’Est. Nous décidons donc de repartir avec la marée haute du lendemain matin à la recherche d’un abri qui nous convienne mieux. Mais à regret : nous reviendrons sur le trajet retour…

Vent, grisaille, orage… heures de soleil comptées le 1° juillet !

Notre marche dominicale vers le sommet qui surplombe la marina de Loch Boisdale a tourné court : difficile de trouver un chemin, et la campagne est toujours détrempée.
Sphaigne = terrain détrempé
Voilà le Machair
Une fleur dans le machair ???
Nous avons terminé la journée à l’hôtel, qui nous a servi un bon repas et nous a fourni une excellente connexion Internet !
Mais lundi nous avons pu visiter en bus le musée d’histoire local et le « machair », la bande de terre sableuse qui prolonge les plages de la côte Ouest et qui est couverte de fleurs à cette époque. Un regret : les conditions météo troublent la surface de l’eau, et nous n’avons pas réussi à apercevoir de loutre…
La côte Ouest de South Uist et ses plages

Beau lieu : 2 repas

Et après une autre nuit « venteuse », 37 nœuds mesurés dans le port, et une nouvelle tentative pour marcher dans les collines avoisinantes, nous avons pu quitter notre abri en fin d’après-midi et profité d’un vent maniable… mais d’une mer agitée ! Au portant, sous une pluie fine, voire sous un grain qui nous permet de surfer, nous atteignons le Loch Skiport et le « Wizard Pool ».
Loch Skiport et le « Wizard Pool ».
La manœuvre de l'ancre dans le « Wizard Pool »

Parfois difficile d'accoster à cause du Kelp
Calme, mais tous les sommets sont dans les nuages… Au réveil, un brin de soleil nous permet de voir le sommet du mont Hecla à 606 m, et les couleurs sont magnifiques : nous partons en exploration en annexe car le lieu est désert, l’accostage difficile et que Daniel craint la marche en milieu humide !
Comme prévu, le vent est nul et c’est au moteur que nous nous dirigeons vers le Loch Maddy dans l’après-midi du 1° juillet. Nous en sommes récompensés par la pêche de 5 superbes maquereaux (notre bas de ligne ne comporte « que » 5 hameçons). Le ciel s’est chargé et nous avons droit à un bel orage.
La marina de Loch Maddy a moins d’un an : tous les services ne sont pas encore en fonctionnement.
Loch Maddy sur North Uist

La marina du loch Maddy près du terminal des ferries
Pas de toilettes, ni de WiFi (c’est pour… bientôt !), mais elle est beaucoup plus petite et dans un cadre est plus naturel que celui de la marina de Loch Boisdale. Même le quai du ferry voisin n’est pas gênant. Bref, nous nous y sentons bien. Et nous y retrouvons avec plaisir un couple croisé à Stockholm il y a quelques années ! Une ballade nous rappelle qu’en ce pays fait d’un mélange de bouts de terre et de Lochs, d’eau douce ou de mer, il est facile de prendre un loch pour un autre. Partis pour une demi-heure de marche, nous avons tourné autour d’un loch pendant deux heures… mais agréablement, avec les couleurs du soleil couchant, en rencontrant des souches d’arbres datant de quelques centaines (ou milliers ?) d’années sortant à peine de la tourbe. Et comme nous maîtrisons maintenant bien les horaires des bus, nous sommes allés faire des courses sur l’île de Benbecula, à Ballivanich. Comme ce village est tout près d’une base militaire, il est particulièrement bien achalandé. Par ailleurs le village n’a aucun charme, mais le trajet en bus nous permet d’admirer à différentes heures de la marée les sables plus ou moins mouvants qui permettaient autrefois de passer à pied d’une île à l’autre avant que ne soit bâtie une route.